02/11/2009

Pourquoi les sondages se trompent ?

Connaître l’image que les citoyens ou les clients vous attribuent ou prévoir quelles seront leurs préférences le jour du vote ou de l’achat, sont des préoccupations indispensables à qui veut piloter correctement son offre politique, sociale ou marchande dans les opinions publiques.

Ce n'est donc pas l’utilité des sondages qui est contestable, encore moins leur soi-disant manipulation de l'opinion. C’est, aux yeux des praticiens exigeants de l’intelligence économique, l’inexactitude des informations qu’ils recueillent et l’inadéquation de leurs protocoles d’études et de traitement des données. Comment s’étonner alors du flou et de la pauvreté des enseignements qu’en tire les grands instituts et les médias ?

La méthodologie des instituts de sondages ? Elle n'a pratiquement pas changé depuis leur invention par Gallup à la fin des années 20. Elle repose sur quatre principes : le déclaratif, les quotas, le tout- statistique et le modèle sociologique de la formation des opinions.

1. Le déclaratif. On a constaté depuis longtemps des écarts importants entre les affirmations des interviewés et ce qu’ils pensent vraiment. Pourtant les sondages continuent, par téléphone, à leur demander leurs avis. Finalement, toute la machinerie des sondeurs ne débouche que sur de simples taux de déclarations. Elevant les brèves de comptoir au rang de discipline scientifique, leurs experts s’en rengorgent volontiers à la télévision : "Les gens nous disent..." !

2. Les quotas. Les échantillons dits « représentatifs » ne sont représentatifs que… de la manière dont sont établis les quotas. Les sondeurs y voient « un modèle réduit » comme si on obtenait une maquette d’avion par exemple, par le simple empilement, proportionnellement à leurs poids réels, de ses composants : éléments de moteur, éléments d’ailes, etc.!

3. Le tout-statistique. La méthode statistique dont sont issus les résultats des sondages obéit à la loi de "l'intervalle de confiance". Appliqué sur un échantillon de 1000 personnes, pour les réponses ayant obtenues entre 35 % et 65 %, l'intervalle de confiance se situe à +/-3%. Pour obtenir une précision de + /- 1%, il faudrait interroger… 10 000 personnes !Comment font les instituts pour aboutir à des chiffres précis alors qu’ils n’obtiennent que des fourchettes ? Ils "redressent", ils interprètent, ils utilisent d’anciennes données... En un mot : ils bricolent. Et c'est là que des "coups de pouce" plus ou moins conscients peuvent intervenir...

4. Le modèle sociologique. D’après Alfred Sauvy, les opinions seraient dictées par les CSP. Pourtant la prévision des opinions à partir des CSP, déjà incertaine dans les années 50, s’est réduite de génération en génération. Pour pallier à cette insuffisance, une tentative a été faite à partir des années 70, avec les « courants socioculturels » ou les « socio-styles ». Malheureusement, leurs capacités prédictives se sont avérées encore plus faibles…

Les études de type sondages sont quotidiennement appliquées au domaine marchand. Pourtant, elles ne peuvent pas être considérés comme des outils avancés et performants d’intelligence économique : elles ne font plus progresser notre compréhension des préférences des acheteurs ou des électeurs. Encore moins leurs prévisions.
Avec l'Intelligence marketing avancée et l'Analyse motifonctionnelle, il existe une autre approche pour comprendre la nature, le fonctionnement et le contenu des opinions publiques. Qui s'intéresse à ce que les personnes pensent et à la manière dont elles établissent leurs jugements, leurs achats et leurs votes. Qui génère un véritable modèle réduit, une « maquette » qui peut être « mise en fonctionnement » en simulant des modifications dans les offres commerciales ou les propositions politiques.
Objectif réalisé : prévoir leurs effets sur les préférences des acheteurs ou des électeurs avec une précision de +/-1%.